Tribune libre Rambouillet pour tous

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Tribune de Novembre 2017

 

Trois ans de mandat : bilan mitigé

 

Quand on dresse un bilan de mi-parcours, il faut le faire avec modestie et honnêteté, ce que le Maire fait sûrement. Mais il faut aussi accepter de le faire avec objectivité.
Certains titres de la Presse se sont fait l’écho d’un bilan qui aurait déjà rempli 80 % des promesses de campagne. Ce chiffre est contestable ! Il faut cependant reconnaître les améliorations : meilleure sécurité publique, infrastructures sportives rénovées, rénovation des écoles bien avancée… ou encore l’agrandissement du cinéma de centre-ville qui devrait être finalisé en 2019.
Mais, pour la majorité silencieuse des habitants et pour les élus de la liste «  Rambouillet pour tous  », cette prétendue atteinte du programme à 80 % ne se voit pas :
• Quand la promesse de campagne était : «  Maîtrise des dépenses et stabilité fiscale  » (Engagement N° 1), le résultat réel est que la taxe d’habitation est passée de 16.44 % à 17.19 %, et la taxe foncière est passée de 22,01 % à 23.01 % entre 2013 et 2016. Qu’en sera-t-il en 2020 alors que les dotations de l’État aux communes ne cessent de diminuer ?
• Quand la promesse de campagne était : «  Accompagner les entreprises locales en lien avec la CCPFY  » (Engagement N° 2), le résultat réel est que l’Agence de développement des entreprises a fermé, que le fonctionnement des structures au profit des entreprises est toujours aussi chaotique.
• Quand la promesse de campagne était de mutualiser les ressources avec l’agglomération (à l’époque communauté de communes), l’effet ne se voit ni sur la réduction des effectifs, excessifs, de la Commune ni sur la qualité du service rendu, mais se voit par l’augmentation des taxes levées pour financer le coût de fonctionnement de cette Xème composante du «  millefeuille  » territorial à l’utilité discutable.
• Quand la promesse de campagne était de «  Refondre le site Internet de la Ville  » (Engagement N° 3), le résultat réel est que le site n’est toujours pas refondu.
• Enfin, quand la promesse de campagne était de «  Construire une salle multisports dans le quartier de la Clairière  », le résultat réel est que la première pierre n’est toujours pas posée.
Et que dire de «  l’éco-quartier de la gare  » ou encore de «  l’élargissement du pont de la Mare aux Moutons  », du «  développement des modes de transports alternatifs  » (Engagement N° 9) alors que le réseau des pistes cyclables en ville n’est ni entretenu, ni complété, et ce à la veille de la mise en œuvre du nouveau plan de stationnement qui va restreindre l’usage de la voiture en ville. Et devons-nous aborder la question du prix de l’eau, bien connu à Rambouillet ? Quand vous arrivez au pouvoir, elle est à 5,34 €/m3 (soit 70 % plus chère que la moyenne nationale). Mais aujourd’hui, elle est encore plus chère ! (5,50 €/m3).
Ou encore celle du déficit structurel et inévitable du pôle culturel de «  la Lanterne  » (400 000  euros par an au bas mot, sans compter les remboursements d’emprunts hasardeux) ? Ou bien encore les travaux de mise en séparatif des réseaux d’assainissement du quartier Beausoleil, où ce ne sont pas 80 % des travaux qui ont été réalisés, mais à peine 35 % pour un budget initial permettant de les réaliser en totalité, ou encore de l’état pitoyable de la voirie en centre-ville et à la Clairière, ce qui rend dangereuse l’utilisation de la bicyclette ?
Nous attendons donc au cours des trois prochaines années de votre mandat que vous réalisiez vos engagements de campagne : celui de la «  maîtrise et la stabilisation de la fiscalité  » qui ne peut être réalisé que par une réduction courageuse des dépenses et de la masse salariale. Et celui du «  renforcement de l’entretien de la voirie  », notamment en centre-ville et à La Clairière (Engagement N° 9).

Grégoire Leclercq et Charles-Henri de Noirmont
pour la Liste Rambouillet pour Tous

Tribune de Mai 2017

 

L’inondation de Groussay, beaucoup de questions et peu de réponses

L’inondation de Groussay a frappé par la soudaineté de l’arrivée de l’eau pluviale comme par son évacuation.

Ses habitants se posent, à bon droit, des questions sur les causes de cette inondation présentée comme « exceptionnelle » mais qui apparaît plutôt comme le résultat logique d’une accumulation de négligences et d’un émiettement des responsabilités dans la gestion des eaux pluviales.
Si l’on prend pour seule référence la « Forêt Verte » située entre Rambouillet et le Perray, on constate que l’eau a suivi une pente prononcée, depuis l’altitude 173 m jusqu’à la pièce d’eau du château, située à la cote 143, soit une dénivelée de 30 m sur une distance de 5 km.
Le jour de l’inondation il y avait sur ce trajet : des fossés d’écoulement et des collecteurs de la forêt qui n’ont pas été entretenus depuis des années ou bouchés, en tout ou partie, tout comme les conduites d’eau situées sous la voie ferrée, l’étang de la Grenouillère à la cote 168 m, dont la vanne d’évacuation de l’eau est restée fermée, l’eau s’engouffrant par le trop-plein et dévalant comme un torrent vers l’étang du Moulinet, situé à 165 m, lui aussi laissé plein à ras bord, vanne fermée, puis le barrage situé sur le Rû du Moulinet, à 160, avec sa vanne laissée fermée, puis le quartier de Groussay, à 147 m, puis la pièce d’eau du Château à la cote 143 m, avec ses vannes probablement fermées.
Au fil de l’eau, on trouve une cascade d’administrations concernées : l’ONF pour les étangs de la Grenouillère et les fossés dans la forêt, Le Réseau Ferré de France, pour les conduites sous la voie ferrée, la DRIR pour la manœuvre de la vanne de l’Étang du Moulinet, la ville pour le barrage sur le Rû du Moulinet et les conduites d’eau sous Groussay, le domaine du château pour les vannes d’évacuation des pièces d’eau. On peut supposer qu’une fois les sols gorgés par des semaines de pluie, il s’est produit un phénomène de ruissellement de très grande ampleur, puis qu’un « bouchon-barrage » a cédé quelque part sur le trajet. Ni l’alerte météo ni le bon sens n’ont abouti à la mesure de prévention immédiate qui s’imposait : la vidange préventive des étangs de la Grenouillère, du Moulinet et de la pièce d’eau du château. Comment expliquer l’évacuation si soudaine de l’eau à Groussay, autrement que par la manœuvre, tardive, des vannes de la pièce d’eau du château, au point le plus bas de ce trajet ?
Il faut tirer la leçon de cette inondation, qui résulte apparemment plus de l’imprévoyance des acteurs concernés que de la fatalité, par la mise en œuvre d’un plan de prévention à l’échelon de l’agglomération de communes, par la coordination de tous les acteurs : ONF, RFF, DRIR, Mairie, agglomération avec la mise en œuvre de capteurs à distance, de systèmes d’alerte et d’astreinte pour tous les responsables de la gestion des eux pluviales, et un exercice d’entraînement annuel. C’est à ce prix que l’on évitera, peut-être, une autre inondation tout aussi « exceptionnelle ».