Tribunes de septembre 2020

Parution dans le Rambouillet Infos n° 316

 

Avec plusieurs mois de retard, crise du coronavirus oblige, les budgets 2020 ont été votés cet été pour Rambouillet et pour notre agglomération. Il nous a malheureusement été impossible de les approuver tant ils font l’impasse sur les grands enjeux sanitaires, économiques et environnementaux du moment.

Ces deux budgets, qui signent les politiques locales qui seront mises en œuvre pour les douze prochains mois, sont de simples copier/coller des budgets des années précédentes qui, déjà, ne prenaient pas la mesure des défis que nous avons localement à relever. C’est pourtant d’une mobilisation forte et rapide dont notre territoire a besoin.

Les records de température et de sécheresse n’ont cessé de tomber cet été. Au moment où nous écrivons ces lignes, le sud-Yvelines est placé en « alerte sécheresse renforcée ». Les récoltes de céréales ont été durement touchées par cette sécheresse historique. La forêt qui nous environne, à la fois symbole de notre territoire, îlot de fraîcheur et important lieu de captage de CO2, est elle aussi menacée à long terme par ces épisodes climatiques qui n’ont plus rien d’exceptionnels. Pourquoi dans cette situation d’urgence le plan climat de notre territoire est-il toujours à l’arrêt ? Les études et les bilans carbones ont été réalisés, le constat dressé et connu de longue date, les solutions proposées par les spécialistes ont été transmises dès 2015. Sans suite. Nous appelons donc les équipes récemment élues à une prise de conscience forte et à des choix ambitieux qui doivent se retrouver dans les budgets en matière d’urbanisme (isolation, préservation des zones agricoles et naturelles, place de la nature en ville), de transports (plan de covoiturage, amélioration des transports en commun, circulations piétonnes et cyclables sécu- risées et développées…) et d’économie locale. Les transitions à mener sont nombreuses aussi en matière d’énergies renouvelables sur le territoire. Nous allons dans les semaines qui viennent mettre toute notre énergie pour promouvoir ces solutions au sein des commissions de la ville et de l’agglomération.

Nous poursuivrons également au sein de ces même commissions, et partout où cela sera nécessaire, nos actions pour que l’agglomération réoriente enfin sa politique économique en direction d’un soutien aux entreprises face aux aléas et pour un développement des circuits courts et de l’économie circulaire. À l’opposé de ces enjeux prioritaires, Rambouillet Territoires continue à se focaliser sur la ZAC Bel-Air la forêt, qui absorbe l’ensemble du budget « économie » de l’agglomération. Ce projet de zone d’activité initié il y a 12 ans est un échec dont il faut urgemment se désengager. Nous ne comprenons pas l’entêtement de la majorité actuelle à y injecter encore de l’argent public : plus de 6 millions d’euros depuis le début du projet, en pure perte. D’après le plan initial, la zone devait être remplie à plus de 80 % aujourd’hui. Ce ne sont en fait que 20 % des terrains qui ont trouvé preneur. Au rythme actuel il faudrait plus de 30 ans encore pour finaliser la zone, soit autant d’années de subventions publiques pour maintenir artificiellement en vie un projet qui ne parvient pas à s’autofinancer. Tant pour des raisons économiques qu’écologiques et paysagères, les terres agricoles de Bel-Air doivent être préservées et dédiées à une production locale. C’est pour cela que nous avons élaboré un projet de ferme urbaine de proximité que nous continuerons à défendre.

Enfin, les budgets 2020 n’incluent pas pour le moment de projet médical de territoire porté par la ville ou par l’agglomération. Si un diagnostic a bien été réalisé, il date de plusieurs mois avant la crise sanitaire et ne correspond pas à l’ampleur de l’adaptation nécessaire du sud-Yvelines en matière de santé. Aucune déclinaison concrète de cette étude ne se retrouve dans les budgets 2020. Si ce manque de réactivité des équipes majoritaires est regrettable, au moins, comme nous le proposions, des com- missions de travail municipales et communautaires dédiées aux questions de santé seront installées à la rentrée. Nous y prendrons toute notre part. Il faut maintenant y mettre les moyens et ne plus attendre une prochaine crise.

 

 

 

 

David Jutier

David Jutier

France Desmet

France Desmet

Alain Epstein

Alain Epstein

Violeta Boura

Violeta Boura

Jean-Luc Bernard

Jean-Luc Bernard

Marie-Anne Polo de Beaulieu

Marie-Anne Polo de Beaulieu