Un an après notre tribune sur la fragilisation du centre-ville, quelle tristesse de constater que le processus d’urbanisation périphérique n’a fait que s’aggraver. La majorité municipale en place a soutenu les extensions des zones commerciales à Bel Air, et programme l’implantation de nouvelles surfaces derrière le Brayphin, sur plus de 16 000 m². Laisser pousser ces enseignes, qu’on retrouve à l’identique le long de tant de routes en France, défigure et standardise les abords des villes, et met en péril les commerces de proximité qui participent à la vie de la cité et la façonne en grande partie.
À l’échelle du territoire, une politique cohérente d’aménagement devrait maintenir un équilibre entre périphérie et centralité, dynamiser l’activité des villages, préserver les paysages. Ce n’est pas la vision de la majorité actuelle, qui ne fait rimer le développement local qu’avec le béton. Alors que nous devrions privilégier les économies et la sobriété dans nos villes, les choix faits à Rambouillet obligent à plus de déplacements, et à plus d’usage de la voiture pour aller au travail ou pour accéder aux commerces et aux services. L’impact sur les niveaux de pollution (air, bruit, enseignes lumineuses…) que subissent les habitants et les habitantes est direct.
Il est important également de réfléchir à nos décisions actuelles en ayant à l’esprit l’impressionnant processus d’extension de l’aire urbaine parisienne qui, en quelques décennies le long des grands axes, a déjà défiguré tant de villes de grande couronne. Nous ne voulons pas que Rambouillet participe à l’artificialisation des terres agricoles et des zones naturelles le long de la RN10. Nous continuerons à nous battre pour préserver la qualité de notre environnement et de ses ressources agricoles et forestières. Il est urgent d’engager une stratégie d’aménagement et de développement économique en phase avec notre territoire, pour y limiter l’urbanisation. Il nous faut également davantage de transports en commun et en partage dans le sud-Yvelines, ainsi qu’un vrai plan de circulation à Rambouillet. Un beau programme pour 2018 et après…
Trois ans et demi après le changement de Maire, les services et les finances de la ville se sont dangereusement détériorés. Les impôts comme la démographie augmentent sans nouvelles places de crèche, sans maison médicale, sans terrains de jeux, sans nouveaux transports… L’élargissement du pont de la Mare aux Moutons et le plan de circulation ont été abandonnés. Le commerce de proximité est fragilisé et la maison de l’entreprise et de l’emploi a disparu. Les grands travaux du quartier Beau-Soleil et de la ZAC du Bel-Air tournent au fiasco. Le théâtre Nickel‑Odéon ne doit son sursis qu’à notre persévérance, et nous avons dû contester en justice le permis de construire qui prévoit de remplacer les aires de sport voisines par des logements.
Nous avons également attaqué devant le tribunal le village-voiture que Rambouillet Territoires prévoyait de financer à Bel-Air : il est ainsi suspendu, et nous demandons que sur ces terres naisse un pôle agricole de proximité. Nous continuerons à proposer des solutions pour des emplois locaux et respectueux de l’environnement : Rambouillet a tous les atouts pour se tourner vers les nouvelles formes d’économie, pour soutenir ses industries et pour restaurer ses comptes.
L’équilibre budgétaire n’est en effet atteint que grâce aux réserves, qui fondent à vue d’œil. Les investissements chutent (- 28 % cette année), et notre commune ne disposera plus d’aucune sécurité à la fin du mandat. Nous avons pourtant des moyens forts d’économies (mutualisations avec l’agglomération, reprise en régies de l’eau et des cantines…) et de recettes nouvelles qui ne sont pas activés.
Nous estimons enfin que des grandes questions globales se posent à notre ville : traités de libre-échange, accueil des réfugiés, déploiements forcés des capteurs Linky et des antennes relais, désertification médicale et crise hospitalière, prévention climat et risques naturels, installations des cirques avec des animaux sauvages… Sur chacun de ces sujets nous avons déposé une proposition. Jamais elles n’ont été portées au débat par le Maire : la démocratie sera également à réinventer à Rambouillet.
Heureusement, nous savons que notre ville ne correspond ni au laisser-aller dans la gouvernance ni aux postures conservatrices dépassées de l’équipe actuelle. Rambouillet change, le Sud-Yvelines évolue. Nous continuerons donc à agir durant ce mandat et à construire ensemble le projet pour Rambouillet demain.
Une exposition au palais du roi de Rome est dédiée au quartier de La Louvière et au projet social qu’il représentait dans les années 50 et 60 grâce à l’énergie de Jacqueline Thome-Patenôtre.
Cette dynamique semble bien loin, alors que le permis de construire 20 pavillons détruisant les espaces sportifs et récréatifs du quartier vient d’être déposé par le Maire. Nous avons fait parvenir un recours gracieux contre ce plan de densification, et avons proposé un projet de valorisation de cette indispensable zone de détente très fréquentée par les enfants et les familles.
Au dernier conseil municipal, nous avons découvert le jugement du tribunal administratif de Versailles enjoignant notre ville de supprimer de son règlement d’urbanisme (PLU) l’interdiction pour les opérateurs téléphoniques d’implanter des pylônes relais dans les zones d’habitation. Sous la pression de la jurisprudence et d’une astreinte financière de 500 €/jour, le maire n’a pas souhaité faire appel, et a modifié le PLU afin que ces implantations soient désormais possibles.
Le tribunal administratif n’a donc pas tenu compte du principe de précaution en matière d’exposition aux ondes en zones habitables. Les stratégies commerciales de grands groupes ne devraient pourtant pas prévaloir sur la santé publique, ni menacer nos paysages urbains. Nous avons donc voté contre cet affaiblissement de notre PLU. Nous resterons mobilisé-es, et demanderons la mise en place d’un système transparent d’information et de concertation sur ces dossiers.
Cette capacité des industriels à casser les choix des collectivités pour imposer leurs intérêts au nom de la « liberté du commerce et de l’industrie » (sic le TA de Versailles), grâce à la justice ordinaire, illustre bien le danger que représenteraient pour nos communes les traités commerciaux transatlantiques (type TAFTA et CETA) et leurs instruments de justice spéciale.
C’est dans cet esprit que nous avions demandé au maire, et que nous lui redemanderons, que Rambouillet se déclare symboliquement ville insoumise « hors-TAFTA ».
Restez à l’écoute de nos canaux, bientôt des informations sur le budget 2017 dit « les vaches maigres ».
facebook.com/ecolocitoyen
http://elus-rambouillet.eelv.fr/